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    Été 2012.C'est sur les lieux du crime (artistique) que tout a commencé.Gloom et moi étions en train d'exécuter nos besognes d'assistant bibliothécaires qui consistaient à arracher les étiquettes de tous les ouvrages de la bibliothèque universitaire de lettres pour en coller de nouvelles (un chantier qui, selon les estimations des bibliothécaires en chef, devrait occuper toute l'équipe jusqu'en 2039 O.o).

 

    En plein travail manuel, donc, Gloom me lance "J'ai envie d'écrire l'histoire d'un couple qui se retrouverait dans un cinéma, au milieu de spectateurs morts." Idée de base intéressante mais les obstacles logistiques nous obligent à reconsidérer le projet et plus particulièrement, le lieu de l'action.Un des réals du film d'épouvante REC a dit "Utilisez ce que vous avez sous la main". La bibliothèque où nous travaillons depuis quelques années est un décor "naturel" au haut potentiel cinégénique. Notamment son arrière boutique sinistre, pour un film d'épouvante, avec ses mouches mortes, ses infiltrations d'eau croupie et ses vieux bouquins séculaires.

   De fil en discussion, l'histoire d'un couple enfermé dans une bibliothèque la nuit prend forme.

 

  Gloom rédige une première version de scénario en quelques heures.Il ne nous reste plus qu'à trouver des acteurs, un chef opérateur, un ingénieur du son, une scripte et l'autorisation de tournage. Facile... Hum.

   Contrairement à notre premier court-métrage, Stress-Killer, où Gloom et moi occupions tous les postes (d'une main Gloom tenait parfois la caméra, la perche et le story-board tout en donnant des indications à notre acteur principal que je maquillais tout en jouant à la scripte-preneuse de son), nous voulions pour Silence une vraie équipe de tournage. Lors d'un spectacle de théâtre d'impro, je discute avec Camille Durand-Tovar, comédienne. J'ai un flash : Mélodie, le personnage féminin que l'on recherche pour notre deuxième court, c'est elle. Ses yeux expressifs, son sex-appeal... elle pourrait incarner une étudiante en droit prise de panique. Ca tombe bien, Gloom partage mon avis. D'une pierre deux coups, il se trouve que notre comédienne connaît un chef op', Vincent Toujas, président de l'associatin Images de Toit.Dans le rôle d'Octave (étudiant dissipé le jour, Bad Boy la nuit), aux côtés de Mélodie, Yasmin Bau, découvert au théâtre également.Nos deux comédiens professionnels et Vincent Toujas acceptent de collaborer à notre film bénévolement. Bingo. Sonia Solaire incarnera la bibliothécaire, au début du film. Et moi j'incarnerai.... chuuuuuuut (spoiler).

 

  Il ne nous manquait plus que deux éléments essentiels : scripte et ingé son; tous deux recrutés par un Gloom inspiré, à la bibliothèque alors même que Bastian Paumier (notre ingé son) et Mélina Macio (notre scripte) empruntaient des DVD. On dit que le hasard est le moyen de transport du diable, euh, de Dieu, lorsqu'il veut voyager incognito. ;)

   Le matériel (lumière, perche...) nous est gracieusement prêté par la cellule audiovisuelle de la fac de Bordeaux, comme pour Stress-Killer.Un APN Canon EOS 5D inclus, qui sera finalement remplacé par le 500 D de Vincent. Terence Jung rejoint l'aventure nocturne, comme premier assistant caméra et "best boy". Après des heures passées à plancher sur le découpage technique (Gloom et Vincent) et beaucoup de temps à organiser un planning de tournage, tout est en place pour le début du tournage. Tout sauf la mixette, commandée par Bastian mais indisponible. Branlebas de combat. Sans la mixette, pas de tournage. C'est finalement Gloom qui règlera le problème, à quelques heures du début du tournage, avec l'aide précieuse de Régis Delerue, chef du service audiovisuel de l'Université.Le tournage, réparti sur plusieurs soirées entre novembre 2012 et janvier 2013, se passe bien, hormis quelques anicroches (plusieurs ampoules de mandarine grillées, une "bouteille d'alcool" explosée par notre acteur au milieu d'une scène, quelques crises nerveuse de notre comédienne dues à la fatigue et à des interrogations artistiques).  

   Gloom fait l'expérience, sur ce tournage, du rôle de réalisateur : celui d'un capitaine de vaisseau. Sauf que sur ce tournage, il n'a pas vraiment d'assistant-réal à part moi qui suis trop occupée à maquiller, nourrir l'équipe ou faire le clap. Gloom est donc au four et au moulin : il donne les indications techniques au chef op' et à l'ingénieur du son, fait répéter les acteurs, les diriger, répondre aux innombrables questions de chaque membre de l'équipe...tout en gardant son calme et sa bonne humeur. Une gageure.

 

   Certains soirs ont été particulièrement éprouvants : celui de la scène qui se déroule près de l'entrée de la bibliothèque, où nous avons souffert du froid et de la fatigue. J'ai dû effectuer des allé-retours en chemisette par -2°C, avec un vent sifflant à 3h du mat'. Notre chef op' a failli perdre des doigts tant ils étaient engourdis par l'air glacial ! Lors de la scène de "la présentation de la maîtresse des lieux", nous sommes tombés nez à nez avec un livre à la couverture de cuir abîmée sur laquelle était gravée le titre : "BOOK OF THE DEAD"(si l'ouvrage vous intéresse, vous pouvez venir l'emprunter à la bibliothèques de lettres !).

  C'est avec un grand soulagement que nous avons tourné le dernier plan à la mi-janvier. Nous remercions encore toute la SilenTeam pour son investissement et sa bonne humeur.

   Le montage du film a été exécuté très rapidement compte tenu du délai très court dont nous disposions pour le soumettre au comité de sélection du festival Mauvais Genre à Tours. Ce travail a pu se faire grâce à l'efficacité de Vincent Toujas et Bastian Paumier, sur qui nous pouvons encore compter à ce jour pour le travail en post-production. Kévin Macio, graphiste et frère de Mélina (notre scripte), s'est chargé de relooker notre logo Spook & Gloom et de créer l'affiche du film. La carrière en festivals a démarré fort pour Silence avec une sélection en compétition officielle au Festival Mauvais Genre de Tours et le prix du jury jeune du meilleur court-métrage de fiction dans ce même festival.

  Le mois suivant, R-One Chaffiot, journaliste, écrivait une page sur Silence visible dans le magazine Mad Movies du mois de mai 2013.

 

   Silent show must go on ! :D

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